ÉDITO

En ce début de printemps, la revue estudiantine “Paradigme” s’ouvre sous les meilleurs auspices, réunissant, fidèlement à ses premiers desseins, une constellation d’humanistes aux profils fort différents : philosophes, anthropologues et ethnologues, spécialistes en études classiques, linguistes et philologues, enfin historiens et historiennes. Pour ce premier numéro, toutes et tous ont eu à cœur de vous proposer une succession d’approches sur un concept à l’usage souvent impropre et volontairement étriqué: Civilisation.

C’est d’ailleurs dans ce schéma éditorial précis que la revue a trouvé son nom et sa définition : paradigme, à la fois envisagé dans son sens le plus courant, c’est-à-dire comme un cadre de réflexion ouvert, porteur de potentialités heuristiques, et dans son acception grammaticale, moins connue, qui renvoie aux différentes formes que peut prendre un élément lexical — généralement un mot.

Pour un mot donc, vous en aurez cent !

Et des sociétés actuelles, dans lesquelles tendent à s’uniformiser les discours, voici peut-être la plus fondamentale gageüre, à savoir le maintien d’une multiplicité cohérente de perspectives en vue de préserver, barques à contre-courant, les valeurs démocratiques qui nous rassemblent. Mais les humanités aidant, face aux idéologues et apprentis despotes, pareille bataille semble gagnée d’avance ; car mettant un frein à la fureur des flots, elles savent aussi des méchants arrêter les complots.

Alors vadite mecum chers lecteurs, et redevenons ensemble d’heureux philologues — je veux dire des amoureux de la vivante lecture !