S’aimer sans s’avilir

AMOUR, MARIAGE ET LIBERTÉ CHEZ ANDRÉ LÉO

par Louise Bertin

Ces dernières années, la littérature féministe a beaucoup exploré la question de l’amour. Souvent liées à la sexualité, les études sur le genre s’attèlent aujourd’hui à analyser le sentiment amoureux comme ultime lieu de pouvoir du patriarcat. Pourtant, la préoccupation ne date pas d’hier et le combat pour pouvoir aimer librement non plus. À la fin du XIXème siècle, les militantes féministes remettent en question le chemin tout tracé du couple hétérosexuel, qui consiste pour une jeune femme à rester vierge jusqu’à son mariage, à épouser un homme qu’elle aimera toute sa vie et à qui elle se soumettra.

Elle éduquera ses enfants et acceptera ses infidélités, le tout avec douceur et sérénité. Se dessine alors le fameux (et très efficace pour la domination patriarcale) argument de la « nature » : au fond, l’amour ne répondrait qu’à des impératifs naturels, qui consiste pour la femme à être conquise, et pour l’homme à conquérir. En réponse à ce schéma construit, martelé et inculqué pendant des générations, les militantes et romancières féministes de la fin du XIXème siècle proposent des modèles alternatifs, notamment par la fiction. 

Parmi elles, André Léo, de son vrai nom Léodile Béra (1824- 1900), s’est particulièrement emparée de la question du mariage. Elle écrira, en tout, plus de trente romans, dans lesquels elle explore les affres du mariage malheureux, mais aussi la lutte pour le droit de choisir son mari ou de le quitter. Aujourd’hui en petite partie rééditée, son oeuvre a longtemps été ignorée. Pourtant, elle occupe une place importante sur la scène militante et littéraire républicaine de la fin du XIXème siècle. En plus de ses activités littéraires, André Léo a écrit de nombreux articles, dans La Revue Sociale et Le Siècle notamment, dans lesquels elle défend ses idées féministes et socialistes. Proche de Louise Michel, elle s’engage dans la Commune, connaît l’exil en Suisse à plusieurs reprises et milite pour les droits des femmes, mais aussi en faveur de l’éducation gratuite pour tous et toutes. Tout comme certains de ses personnages fictionnels féminins, André Léo fait preuve d’une certaine radicalité pour l’époque : elle critique Marx, Proudhon, et plus largement l’oubli des femmes du militantisme socialiste, notamment pendant la Commune. Dans un article de 1871 intitulé « La révolution sans les femmes », elle explique que la révolution est un échec car les républicains, vaniteux, en ont exclu les femmes et « n’ont détrôné l’Empereur et le bon Dieu… que pour se mettre à leur place ». Cachés derrière des idéaux honorables, les républicains socialistes ne font que perpétuer une inégalité systémique qui affecte autant les rapports politiques que les relations intimes, et notamment amoureuses.

Parmi elles, André Léo, de son vrai nom Léodile Béra (1824- 1900), s’est particulièrement emparée de la question du mariage. Elle écrira, en tout, plus de trente romans, dans lesquels elle explore les affres du mariage malheureux, mais aussi la lutte pour le droit de choisir son mari ou de le quitter. Aujourd’hui en petite partie rééditée, son oeuvre a longtemps été ignorée. Pourtant, elle occupe une place importante sur la scène militante et littéraire républicaine de la fin du XIXème siècle. En plus de ses activités littéraires, André Léo a écrit de nombreux articles, dans La Revue Sociale et Le Siècle notamment, dans lesquels elle défend ses idées féministes et socialistes. Proche de Louise Michel, elle s’engage dans la Commune, connaît l’exil en Suisse à plusieurs reprises et milite pour les droits des femmes, mais aussi en faveur de l’éducation gratuite pour tous et toutes. Tout comme certains de ses personnages fictionnels féminins, André Léo fait preuve d’une certaine radicalité pour l’époque : elle critique Marx, Proudhon, et plus largement l’oubli des femmes du militantisme socialiste, notamment pendant la Commune. Dans un article de 1871 intitulé « La révolution sans les femmes », elle explique que la révolution est un échec car les républicains, vaniteux, en ont exclu les femmes et « n’ont détrôné l’Empereur et le bon Dieu… que pour se mettre à leur place ». Cachés derrière des idéaux honorables, les républicains socialistes ne font que perpétuer une inégalité systémique qui affecte autant les rapports politiques que les relations intimes, et notamment amoureuses.

Dans ses écrits théoriques comme littéraires, André Léo prône un amour sincère et égalitaire entre tous les êtres humains. Contre le mariage bourgeois qu’elle considère comme une force destructrice de tout élan de sincérité et avilissante pour les individus, elle défend l’égalité comme condition première à tout rapport amoureux, intime ou amical heureux. Ses romans sont pour elle le lieu d’expression et d’illustration de ses théories, qui prennent corps dans des personnages typiques, comme le mari violent, cynique et avare, l’épouse naïve, déçue et soumise, mais aussi la femme libre, seule et révoltée. Dans son article « “Épouse” et “courtisane” : les deux faces de l’oppression patriarcale. Une analyse des échanges économico-sexuels dans les romans d’André Léo »¹, la chercheuse en littérature et spécialiste des écrivains anarchistes de la fin du XIXème siècle Caroline Granier analyse, chez la romancière, le mariage comme lieu déguisé de prostitution. Tout comme les sentiments amoureux, la sexualité est régie par l’asymétrie : l’inégalité de traitement entre hommes et femmes rend toute émancipation impossible, au contraire, elle condamne les femmes à une forme d’esclavage.

1 Sous la dir. de Frédéric Chauvaud, François Dubasque, Pierre Rossignol et Louis Vibrac, Les vies d’André Léo. Romancière, féministe et communarde, Presses Universitaires de Rennes, 2015.

Comme de nombreuses et nombreux socialistes républicains, André Léo est profondément anticléricale et se veut l’ambassadrice d’une nouvelle forme de sacralité, celle de la fraternité universelle des peuples. Usant à plusieurs reprises de la métaphore de la chute pour désigner le mariage bourgeois, elle désigne l’inégalité structurelle entre hommes et femmes comme le péché originel, celui qui rend tout bonheur impossible dans l’union traditionnelle. Pour y remédier, il faudrait s’attaquer à la racine du mal : l’éducation, qui inculque et perpétue l’idée d’une infériorité intellectuelle, mais aussi morale et économique des femmes. L’instruction étroite reçue par les jeunes filles, avec en son centre un discours sexiste sur l ’amour, où l ’argument d’une prétendue nature fait loi, empêchent l’émancipation et donc toute forme d’indépendance. Mais si cette éducation est ce qui signe souvent l’arrêt de mort des jeunes femmes, ou du moins de leur espoir de bonheur, l’amour sincère peut aussi les sauver. Que ce soit dans la sororité ou avec un homme éveillé et bienveillant, l’amour est possible chez André Léo, il est même salvateur, émancipateur. Tout comme elle choisira son mari, Pierre Grégoire Champseix, avec qui elle partage ses idées politiques, certaines de ses héroïnes choisissent leur destin, en refusant de sacrifier leur épanouissement individuel pour un homme.

Seule ou mariée, le plus important est de « vivre en soi-même » (Un divorce, 1866).

Un des éléments particulièrement intéressants de l’oeuvre d’André Léo est son refus de dissocier les enjeux dits « politiques » de l’émancipation de ceux qui relèvent de l’intime. Que ce soit dans la sphère sociale et amoureuse, la question de l’égalité est centrale. Le personnage de Marianne, dans la pièce éponyme qu’elle écrit en 1876, s’insurge contre l’inégalité de traitement des femmes en fonction de leur position sociale : « Je crois à l’amour et à la justice, et serai-je seule à les adorer, j’y croirais encore ! Ce n’est pas la justice que l’immolation des filles du peuple aux lâches caprices de vos fils, et ce n’est pas de l’amour qu’ils osent nous offrir ensuite. (…) Exploitation partout, mensonge toujours, amour nulle part ! ».

Exploitation partout, mensonge toujours, amour nulle part !

Avant même d’investir l’espace public, la révolution féministe doit advenir dans les foyers et les chambres à coucher. André Léo fait de l’amour sincère un élément constitutif de la grande Révolution sociale qu’elle appelle de ses voeux et qui, selon ses mots, ne pourra advenir sans les femmes. Le mariage bourgeois est alors érigé en symbole ultime de l’aliénation, en bastion privilégié du patriarcat à combattre.

L’INÉGALITÉ, COEUR DE L’ÉDUCATION SENTIMENTALE

Comme évoqué plus haut, le thème de l ’éducation est au coeur de la pensée d’André Léo, et de ses romans. La plupart de ses héroïnes sont de jeunes, voire très jeunes femmes, pour qui le mariage signe la fin des illusions et le début de la vie d’adulte. C’est très souvent un moment violent de révélation, où revient de manière récurrente l’image de la chute. Dans un de ses premiers romans, Un mariage scandaleux (1862), André Léo écrit l ’histoire d’un amour empêché entre Lucie, issue d’une famille de la petite bourgeoisie de province, et Michel, paysan. Leur différence de classe fait scandale dans le village, où les rumeurs pèsent sur la vie des jeunes gens. Avant même que naisse leur relation, Lucie se rend compte qu’elle va, selon les conventions de son milieu, devoir bientôt se marier.

L’angoisse qui la submerge devient un ressort narratif, un point de bascule. Rien ne sera plus jamais comme avant, l’enfance est terminée : « Il y a dans la jeunesse des heures solennelles, époque de l’intelligence, où certaines illusions, derniers langes de l ’enfance, derniers voiles du berceau, se déchirent tout à coup ». Lucie se trouve alors confrontée à des situations contraires aux illusions qui l’ont bercée toute sa vie. Elle découvre par exemple que le futur mari de sa cousine, M. Gavel, a pour maîtresse Lisa, jeune fille de 16 ans à peine pubère. Cette fin des illusions est une grande violence pour l’héroïne : « C’est une dure épreuve pour une âme pure quand la connaissance du mal y pénètre. C’est une sorte de viol moral, et la virginité de l’âme en est à jamais détruite. (…) Exceptés ceux qui naissent avec des instincts pervers, le mythe de la Genèse est l ’histoire de toute adolescence, et tous, nous sommes tour à tour chassés de l’Eden par la connaissance du mal. — C’est un enfant qui, dans les mythologies antiques, représentait l’âged’or.»

On observe alors un paradoxe central dans l’éducation sentimentale des jeunes filles : elles sont constamment encouragées à la douceur et à l’exaltation de sentiments purs, mais ne doivent en aucun cas être naïves sur le destin qui les attend et la violence de la réalité du couple marié. Lucie, comme bon nombre de jeunes filles de son âge et de son époque, est élevée dans une double angoisse, celle à la fois de ne pas connaître ce qui leur a été présenté comme l’amour ultime, c’est- à-dire le mariage, et la réalité matérielle de ce qu’il implique, à savoir la soumission totale à son époux. Mais alors, qui est responsable de cette cacophonie des discours sur l’amour ? À l’occasion du mariage de sa cousine, Lucie se demande : « L’amour… Elle haussa les épaules au souvenir des romans de sa mère. Pouvait-elle compter sur un amant romanesque, tombé des nues à Chavagny ? Non (…). Elle comprenait que le roman est moins une peinture qu’une protestation. »

Si les romans sont souvent désignés comme vecteurs d’illusions déraisonnables pour les jeunes filles, on peut penser ici qu’André Léo en fait au contraire un modèle : l’amant romanesque, animé par des sentiments sincères, qui tombe du ciel comme un miracle, est le contre exemple des hommes de la bourgeoisie, qui ne pensent qu’à l’argent et à l ’héritage. Contre l ’hypocrisie et le cynisme du monde bourgeois qui présentent les jeunes filles comme sottes et enivrées de lectures ridicules, on assiste chez André Léo à une réhabilitation des sentiments sincères, dénués de tout intérêt matériel ou économique. Cette mise à l’honneur de l’amour désintéressé passe le plus souvent par une prise de conscience douloureuse, chez les femmes, du grand mensonge qui les a bercées. L’écriture romanesque se fait alors porteuse d’un contre discours. André Léo montre ici la capacité des autrices féministes à ce que Monique Wittig considérera, bien des années plus tard, comme le défi politique majeur, c’est-à-dire s’emparer du langage comme un moyen de production et de représentation. Dans son livre Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l ’identité, la philosophe américaine Judith Butler reprend la pensée de Wittig dans son analyse du langage comme outil au pouvoir immense, tant dans l ’instauration d’une hiérarchie que dans la déconstruction de celle-ci. On observe d’ailleurs, pointant derrière la tristesse, un début de rébellion dans l’esprit de Lucie, l’héroïne d’Un mariage scandaleux, « (…) quelque chose protestait en elle contre son chagrin même » : à partir de maintenant, elle refusera de laisser aux hommes le monopole pour définir ce qu’est l’amour. À la manière des livres lus par Lucie et sa mère, André Léo semble vouloir protester avec les siens, en faisant du roman un espace où se déploient d’autres imaginaires amoureux.

CONTRE LE MARIAGE BOURGEOIS : NI DIEU, NI MAÎTRE, NI MARI

En parallèle des jeunes femmes comme Lucie qui se débattent, tant bien que mal, avec l’éducation sentimentale qu’elles ont reçue, évoluent des personnages secondaires, toujours à la marge de la narration, comme de la société : les femmes seules. Elles interviennent chez Léo à des moments clés, comme par exemple Mathilde dans Un divorce (1866), qui donne des conseils à sa cousine Claire, victime d’un mariage malheureux et qui n’a d’autre choix que d’y mettre un terme. La découverte, au chapitre IX, de l’infidélité de son mari est alors l’occasion d’un dialogue entre Claire et sa cousine, qui exposent chacune leur définition du rapport amoureux : Claire a appris à se soumettre et à considérer cette soumission comme de l’amour, là où Mathilde défend des principes, un système de communication et d’égalité qui sont les conditions nécessaires à un amour véritable. Cette opposition prend même les allures d’une confrontation, symbolisée dans deux attitudes corporelles opposées. Pendant cette discussion, Mathilde tape du pied, est impatiente, résolue, énergique. Elle dégage une impression de grande tenue, de colère qu’elle tente de contenir : ses dents se serrent, ses yeux lancent des flammes. Son corps tout entier est habité par cet impératif de liberté et d’énergie face à l ’adversité. À l ’inverse, Claire fait preuve d’une absence de tenue et d’une incapacité à se contenir. Elle pousse de longs soupirs, fond en larmes, tombe et retombe sur le canapé. Les deux personnages féminins s’opposent jusque dans l ’onomastique : Mathilde vient de l ’allemand maht qui signifie force et puissance, et hild, combat, là où Claire, tiré du latin clara, signifie brillant, éclatant, et que l’on peut interpréter ici comme ce qui aveugle, qui empêche de voir la vérité. Là où l’amour égalitaire est un combat pour Mathilde, Claire s’est laissée aveuglée par une éducation qui lui a fait confondre amour et soumission, sincérité des sentiments et réalité du mariage bourgeois.

La défense de l’amour sincère par Mathilde prend même la forme d’une sororité presque militante.

Alors que Claire veut se venger de la femme avec qui son mari la trompe, Mathilde la dédouane en insistant sur le seul coupable, l’homme infidèle. Aussi, Mathilde n’exprime pas une solidarité sans borne envers sa cousine et lui explique qu’elle se rend aussi complice de la situation dans laquelle elle est, en raison de son absence de courage: « Claire, je te l’assure, passé de certaines limites, la douceur et la patience sont des lâchetés. Tu as été élevée dans l’idéal de la soumission. (…) tu t’es faite mépriser de lui, ma pauvre enfant. C’est presque juste. » Face à cette implacable et cruelle logique, la jeune femme célibataire défend une certaine éthique du bonheur, dont les hommes sont absents : « On peut vivre en soi-même, ma chère. (…) Aie de la résolution, Claire. Tu verras, cela tient presque lieu de bonheur. » Si Mathilde fait preuve d’une grande résolution, elle n’en est pas moins prise pour cible par la société, dont elle s’éloigne volontairement. Le regard porté sur ces personnages féminins relève encore une fois de la naturalisation. Leur transgression est nécessairement le fruit d’un dérèglement hormonal ou psychiatrique. Les gens du village la traite de folle, d’hystérique ou d’extravagante, façon bien connue de dépolitiser les positions et la colère des femmes qui refusent le modèle du mariage bourgeois en les renvoyant à l’argument implacable de leur nature inférieure et instable. André Léo en fait donc des personnages de la marginalité, mais non des parias malheureuses. Pour rien au monde Mathilde n’échangerait sa situation contre celle des femmes de son entourage, qui ne sont animées que par les rumeurs et les ragots du village. Dans son article « André Léo, une auteure engagée, liens et affinités avec les écrivains libertaires de son temps », Caroline Granier analyse la réputation de la

jeune femme comme une protection, car elle l’exclut du monde des hommes et de la séduction, lui laissant tout le temps et le loisir de mener sa vie comme bon lui semble.

À la manière de Mathilde et Claire, la construction de personnages féminins en binôme est un outil narratif précieux dans les romans de Léo. Elle lui permet à la fois de dépeindre la réalité du patriarcat, mais aussi et surtout les espoirs d’un monde nouveau où les femmes seraient éduquées et libres. Si certains de ses personnages semblent répondre au cliché, adoré des romantiques, du personnage de la jeune fille frêle et sans défense, d’autres, au contraire, offrent de nouvelles perspectives d’identification. Les romans d’André Léo sont donc aussi des espaces pour penser le rapport entre norme et révolte dans le traitement du sentiment amoureux. La femme amoureuse et la femme révoltée ne s’opposent pas de manière catégorique, mais se construisent aussi l’une par rapport à l’autre. L’évolution, à l’échelle d’une existence, est possible. Les femmes ne sont pas condamnées à subir, mais peuvent s’émanciper. Léo réinvente ainsi le roman d’amour traditionnel pour en faire un espace et un support d’interrogation politique où se déploient des récits nouveaux sur l’amour et le couple hétérosexuel.

Ainsi, sa littérature est autant le reflet de ses idées politiques qu’un agent des mutations qu’elle espère. L’amour et la lutte y sont sans cesse liés. Certaines de ses héroïnes choisissent de renoncer à l’un au profit de l’autre, c’est le cas pour Aline dans Aline- Ali (1868) qui fait le choix de la lutte au détriment de l’amour. Mais d’autres, comme Edith dans Les Deux Filles de Monsieur Plichon (1864), qui voulait vivre seule, décide finalement de se marier lorsqu’elle est sûre d’avoir trouver un homme qui la traitera comme son égal. Elle fonde ensuite une école pour éduquer les enfants à l’humanisme et à l’égalité. L’amour et la lutte, une fois de plus, s’accompagnent et se répondent dans l’espoir de voir naître un jour « une autre patrie où l’on pourrait s’aimer sans s’avilir » (Les Deux Filles de Monsieur Plichon, 1864).

Depuis la fin des années 1990, un nombre grandissant de chercheurs et chercheuses se penchent sur la vie et l’oeuvre d’André Léo. Des rééditions de ses textes sont publiées, comme récemment Le Père Brafort, annoté et commenté par Alice Primi et Jean-Pierre Bonnet, en 2019, ou encore Aline-Ali, présenté et commenté par Cecilia Beach, Caroline Granier et Alice Primi, en 2011. Appuyé par l ’activité de l ’Association André Léo et par l’Université de Poitiers, un corpus scientifique se constitue peu à peu, rendant hommage et justice à celle qui fut entre autres romancière, journaliste, dramaturge et essayiste.▪

Depuis la fin des années 1990, un nombre grandissant de chercheurs et chercheuses se penchent sur la vie et l’oeuvre d’André Léo. Des rééditions de ses textes sont publiées, comme récemment Le Père Brafort, annoté et commenté par Alice Primi et Jean-Pierre Bonnet, en 2019, ou encore Aline-Ali, présenté et commenté par Cecilia Beach, Caroline Granier et Alice Primi, en 2011. Appuyé par l ’activité de l ’Association André Léo et par l’Université de Poitiers, un corpus scientifique se constitue peu à peu, rendant hommage et justice à celle qui fut entre autres romancière, journaliste, dramaturge et essayiste.▪